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Photo du rédacteurAmélie VINCENT

La cure de kétamine


Perfusion de kétamine

La cure de kétamine est l'un des traitements que l'on peut vous proposer dans le cadre de la fibromyalgie. Personnellement, je viens de finir ma deuxième cure en deux ans.



Qu'est-ce que la kétamine ?

La kétamine est un psychotrope utilisé comme produit anesthésique injectable. Elle est aussi employée comme analgésique, sédatif, et en médecine vétérinaire.

Source : wikipédia


Vous l'imaginez, dans le cadre de la fibromyalgie, ce sont les effets analgésiques qui nous intéressent.


La cure de kétamine

Ce que j'appelle la "cure de kétamine", est une hospitalisation avec injection de kétamine et d'amitryptiline (un anti-dépresseur utilisé sur les douleurs neuropathiques). Pour cela, on entre à l'hôpital pour 5 jours durant lequel on nous injecte la kétamine par perfusion 24h/24. L'objectif est de faire descendre le niveau de douleurs sur une période pouvant aller jusqu'à 6 mois. Encore une fois, avec la fibromyalgie, ce type de cure ne fonctionne pas forcément sur tout le monde. Ainsi, il n'y a pas de fréquence type pour les faire ou de moments clé. C'est l'algologue qui va décider de proposer ou non ces cures en fonction de l'état de la personne.


Les risques

Avant de faire cette cure, l'algologue m'a demandé de faire une prise de sang, afin de vérifier que je n'avais pas de problème de rein, ainsi qu'un examen cardiaque.

Voici les effets secondaires qui m'ont été signalés avant l'hospitalisation.

Pour l’amitryptiline, on retrouve : la somnolence, l'excitation paradoxale et l'insomnie ; les vertiges ; les tremblements ; la sécheresse buccale et les troubles du transit. Il peut, également, entraîner des troubles du rythme cardiaque, c’est pourquoi, vous devez bénéficier d’un avis cardiologique avant l’hospitalisation.

Pour la kétamine, on retrouve l’agitation, les hallucinations et les délires. Heureusement, la posologie de la kétamine étant assez faible durant l'hospitalisation, ces effets secondaires sont extrêmement rares. Elle peut aussi provoquer de l'hypertension artérielle et de la tachycardie. Bref, on ne saute pas la case cardiologue avant d'y aller !


Le déroulé de mon hospitalisation

ballons de gym et intraveineuse

Durant cette dernière, j'ai pu avoir accès à plusieurs types de soins.

  • L'injection de kétamine à raison de 0,5 mg/kilo les premières 24 h puis 1 mg/kilo les jours suivants, administrés en continu par voie intra-veineuse à la seringue électrique.

  • Une introduction à l'Activité Physique Adaptée (APA).

  • Une séance d’éducation thérapeutique à l’utilisation de la TENS en stimulation vagale avec prêt du TENS pour le tester.

Jour 1

La mise en place de la perfusion. Comme mon corps a décidé que, de toute manière, il me détestait, j'ai la joie d'avoir de toute petites veines. De ce fait, un seul choix possible pour la perfusion : la main. Je déteste ça. Notamment, parce que vous avez sans arrêt la peur de l'arracher et de vous faire mal. Et effectivement, on oublie le fait d'utiliser la main en question pendant au moins 24 h. Le simple fait de plier le poignet fait bouger l'intraveineuse et c'est tout sauf agréable. Heureusement, on s'y habitue quand même vite. Petit conseil : demander à la faire mettre à votre main non-directrice, sinon, c'est trop galère !

Je suis arrivée à l'hôpital avec des douleurs à 6/10. Dès le midi, je suis descendue à 3/10. Le dos est allé rapidement mieux et les douleurs restantes étaient centralisées au niveau de la perfusion. Toute la journée, les cervicales et les lombaires ont pu se reposer comme je n'y ressentais aucune douleur. J'ai eu quelques vertiges et somnolences, mais uniquement le premier jour.


Jour 2 à 4

Le rêve ! Les douleurs tournent globalement autour du 1 à 2/10. Je découvre dès le deuxième matin l'APA. Je fais une très bonne séance avec du pilate au sol. Petit hic, la séance confirme que je souffre bien d'hypoglycémie. Il a fallu me ramener à ma chambre en fauteuil comme je ne tenais plus sur mes jambes. Mais cela ne m'a pas empêché de recommencer les matins suivants. Niveau effets secondaires, le seul que j'ai vraiment senti c'était la sécheresse buccale. Le bon point, c'est que cela m'a forcé à boire plus que d'habitude.

À la fin de la 4e journée, mon corps a commencé à me faire comprendre qu'il en avait ras-le-bol de la perfusion et a fait un rejet. J'avais alors deux solutions comme il me restait 12 h de traitement à faire :

  • prendre des anti-douleurs (izalgi dans mon cas) et supporter le rejet jusqu'à la fin du traitement ;

  • changer de main pour soulager celle qui n'en pouvait plus.

Comme vous l'avez lu plus haut, ce que j'ai le plus détesté lors de cette cure, c'est la pause de l'intraveineuse... Par conséquent, le choix a été vite fait. On supporte (avec prise de médicaments quand même) les douleurs dans le bras gauche. Hors de question de reposer une intraveineuse sur la main droite.


Jour 5

La libération ! L'intraveineuse est retirée et pour la première fois depuis 5 jours, je peux me doucher ! Je découvre une magnifique ecchymose au niveau de la perfusion, mais ça ne m'étonne même pas avec mon corps qui marque pour un rien. Après de rapides démarches administratives et un point avec l'algologue, mon mari a enfin pu me ramener à la maison où j'ai retrouvé mes bébés chats.


Prendre soin de soi

switch, tens, et remedee

Être à l'hôpital, c'est aussi le moment de faire une pause du quotidien et de se recentrer sur soi. De ce fait, j'avais pris avec moi de quoi me rassurer et me sentir comme à la maison. D'autant plus, que je redoutais un peu la case hôpital, car cela me faisait penser aux derniers jours de ma maman. Bref. J'avais donc amener dans ma valise, mon kit de survie anti-ennui et déprime : console, ordinateur, peluche, oreiller, livres et coloriages !

J'ai aussi eu la chance de pouvoir avoir la visite de mon mari tous les jours et de ma meilleure amie. Cela fait du bien de voir les gens auxquels vous tenez dans ces moments-là.


Le bilan

Les +

  • J'ai pu avoir pendant l'hospitalisation des séances d'APA

  • J'ai pu tester le tens vagal

  • Les douleurs étaient évaluées entre 6 et 8/10 à l’admission. Elles se sont progressivement atténuées au cours du séjour et n’étaient plus évaluées qu’entre 1 et 2/10 au terme du séjour

Les -

  • Le rejet de la perfusion pendant les 12 dernières heures. C'était tout sauf agréable.

Et après ?

Deux mois après l'hospitalisation, j'ai eu rendez-vous avec mon infirmière et mon algologue pour faire le point. Malheureusement, je n'ai ressenti les effets de la cure que pendant 3 semaines (comme il y a deux ans). Par conséquent, nous nous sommes mises d'accord avec mon algologue pour ne pas refaire de cure de kétamine en traitement de fond comme les effets ne durent pas assez longtemps chez moi.

Par contre, on la garde dans la boite à outils anti-fibro si jamais je fais une énorme crise qui n'arrive pas à se calmer avec les moyens classiques (médicaments, cryo, kiné...).


Merci de m'avoir lu. J'espère que vous en savez un peu plus sur la kétamine maintenant !


Sources

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